Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/187

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temps, L'homme change à chaque instant : de deux heures à deux heures et demie, j'ai été très gai, je reçois ta lettre, elle m'attriste, mais d'une douce pitié. Au sortir de chez moi, je serai, sans que je m'en aperçoive, triste ou gai, comme le voudra le premier événement que je rencontrerai.

Une chose me gêne depuis dix-huit jours, c'est que mon père, qui devait m'en-voyer de l'argent le 1er, ne m'a pas seule­ment écrit jusqu'au 18. Cela m'oblige d'emprunter, ce qui est très ennuyeux ; le mal de cela, c'est que, étant un peu ennuyé, on se livre davantage aux dépenses pour se distraire. Dis-moi pourquoi on ne m'envoie rien, je ne peux le pénétrer ; surtout, écris-moi souvent ; ne corrige jamais tes lettres ; elles me font plus de plaisir que celles de personne. Comment faut-il te dire cela : en musique ? en grec ? Il y a deux ans que je te le corne aux oreilles.

Mon grand-père et Caroline m'écrivent que tu travailles trop, etc., etc. ; il me semble que, pour ta santé, tu devrais t'aller promener une fois par semaine avec les M... Envoie-moi donc deux ou trois caractères de tes anciennes compagnes, j'y compte. Cette année que je suis de hang-froid et que je ne découvre dans les