Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/208

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faisons dépendre notre considération de la manière dont on est parmi nous, et non plus de la manière dont on est avec îe maître. Nous nous sommes rapprochés de la raison et des républicains. Ce fruit est l'ouvrage de Voltaire, qui y travail­lait sans le savoir, et de Riquetti Mirabeau, grand homme, qui le voyait bien.

Pense à ces principes/ils te donneront l'art de vivre dans le monde.

Tu peux lire à Caroline l'article précé­dent : ce serait un grand coup de la sauver d'être caillette.

Qu'est-ce que le rire ? Qu'est-ce que le ridicule ? qu'est-ce que la plaisanterie ? Grande question, difficile à résoudre. Ceux à qui vous la faites vous répondent par un exemple ; mais il fallait découvrir les principes et en donner un exemple. Le rire est un mouvement subit de vanité produit par une conception sou­daine que nous avons quelque avantage comparé à une faiblesse que nous remar­quons actuellement chez les autres, ou que nous avions auparavant ; car nous rions des bêtises que nous fîmes l'année dernière.

Quand (dans l'Avare) maître Jacques sort en disant : « Qu'on me le pende ! qu'on lui brûle les pieds, et qu'on me le croche au plancher, etc. » et qu'Harpa­gon s'écrie ; « Qui ? mon voleur ? » nous