Page:Stendhal - De l’amour, I, 1927, éd. Martineau.djvu/68

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C’est l’évidence de cette vérité, c’est ce chemin sur l’extrême bord d’un précipice affreux, et touchant de l’autre main le bonheur parfait, qui donne tant de supériorité à la seconde cristallisation sur la première.

L’amant erre sans cesse entre ces trois idées :

1o Elle a toutes les perfections ;

2o Elle m’aime ;

3o Comment faire pour obtenir d’elle la plus grande preuve d’amour possible ?

Le moment le plus déchirant de l’amour jeune encore est celui où il s’aperçoit qu’il a fait un faux raisonnement et qu’il faut détruire tout un pan de cristallisation.

On entre en doute de la cristallisation elle-même.