CHAPITRE LX
out l’empire amoureux est rempli
d’histoires tragiques », dit madame
de Sévigné, racontant le malheur
de son fils auprès de la célèbre Champmeslé.
Montaigne se tire fort bien d’un sujet si scabreux.
« Je suis encore en ce doute que ces plaisantes liaisons d’aiguillettes, de quoy nostre monde se void si entraué, qu’il ne se parle d’autre chose, ce sont volontiers des impressions de l’appréhension et de la crainte ; car ie sçay par expérience que tel de qui ie puis respondre comme de moy-mesme, en qui il ne pouuoit cheoir soupçon aucun de foiblesse, et aussi peu d’enchantement, ayant oüy faire le conte à vn sien compagnon d’vne défaillance extraordinaire, en quoy il estoit tombé sur le poinct qu’il en avoit le moins de besoin, se trouuant en pareille occasion, l’horreur
- ↑ Ce chapitre a été publié pour la première fois en 1853 dans l’opuscule paru chez Michel Lévy : Œuvres posthumes, De L’Amour, Fragments inédits. — N. D. L. E.