LE RAMEAU DE SALZBOURG[1]
ux mines de sel de Hallein, près de
Salzbourg, les mineurs jettent dans
les profondeurs abandonnées de la
mine un rameau d’arbre effeuillé par l’hiver ;
deux ou trois mois après, par l’effet des eaux
chargées de parties salines, qui humectent
ce rameau et ensuite le laissent à sec en se
retirant, ils le trouvent tout couvert de
cristallisations brillantes. Les plus petites
branches, celles qui ne sont pas plus grosses
que la patte d’une mésange, sont incrustées
d’une infinité de petits cristaux mobiles
et éblouissants. On ne peut plus reconnaître
le rameau primitif ; c’est un petit
jouet d’enfant très joli à voir. Les mineurs
d’Hallein ne manquent pas, quand il fait
un beau soleil et que l’air est parfaitement
sec, d’offrir de ces rameaux de diamants
aux voyageurs qui se préparent à descen-
- ↑ Ce fragment et les deux suivants ne figurent pas dans la première édition de l’amour (1822), trouvés dans les de M. Beyle, ils ont été publiés pour la première fois en 1853, chez Michel Lévy, dans la plaquette : Œuvres posthumes, de l’Amour, fragments inédits. — N.D.L.E.