Page:Stendhal - Journal, t1, 1923, éd. Debraye et Royer.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1801


LOMBARDIE*


Milan, le 28 germinal an IX-[18 avril 1801].


J’entreprends d’écrire l’histoire de ma vie jour par jour. Je ne sais si j’aurai la force de remplir ce projet, déjà commencé à Paris*. Voilà déjà une faute de français ; il y en aura beaucoup, parce que je prends pour principe de ne me pas gêner et de n’effacer jamais. Si j’en ai le courage, je reprendrai au 2 ventôse, jour de mon départ de Milan, pour aller rejoindre le lieutenant général Michaud* à Vérone.

J’ai vu manœuvrer sur le glacis du château la cavalerie et l’artillerie à cheval de la deuxième légion polonaise, venant de l’armée du Rhin pour aller, à ce qu’on dit, s’établir à Florence, à la solde du nouveau grand-duc* ; une trentaine des meilleurs officiers ont quitté à cause de cela. La cavalerie, en veste bleue, passepoil cramoisi, armée de sabres d’houzards et de lances avec des petits drapeaux