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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/116

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journal de stendhal

l’idée de la perfection, surtout dans les portraits des maréchaux Soult et Pontecorvo* ; les princes d’Eckmûhl et de Neuchâtel* sont ce qu’il y a de moins bien. Ce charmant ouvrage qui revient déjà à cinquante huit mille francs, je crois, doit passer un de ces jours au feu qui peut le briser[1]. Le reste de la Manufacture est assez bien. Une vitre peinte qui transmet le jour à travers une jolie figure de femme assise. J’ai proposé à M. Brongniart d’essayer des sujets de nuit, l’Ossian de Gérard, par exemple, pour les vitres d’un boudoir. Il a partagé cet avis, mais a répondu que les essais dans ce genre n’avaient pas réussi jusqu’à ce jour. La sculpture est médiocre, on devrait demander des modèles à Canova et Torwaldsen ; en général, ils manquent le grandiose de la figure de l’empereur, qu’ils reproduisent sans cesse. Nous vîmes un empereur qu’on mettait à cheval, figure mesquine, minaudière et jolie, les accessoires rendus avec perfection. J’étais plus curieux que galant, le froid commençait cependant à se dissiper. En sortant, nous rencontrâmes M. Marescalchi*, avec toute l’Italie.

M. Z. voulut leur faire les honneurs de sa manufacture, nous le laissâmes et partîmes pour Versailles. Ce fut alors que je vis le bel Adolphe.

Route jolie, verdure très fraîche. Nous arrivons.

  1. Ainsi, il réunit toutes les perfections pour les gens du monde froids. Au fond, il les prend plus qu’un Raphaël. 1815.