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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/58

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journal de stendhal

à la fois et son profond attachement pour Mme Bar… et son mécontentement également raisonné et profond contre le duc de…*

On est rentré sur les une heure ; toujours froideur, non pas ce qu’on appelle froideur dans la société, mais manières froides comparées à celles qu’on avait ces jours passés.

Un sourire aimable, cependant, en rentrant et en disant : « Allez vite chercher vos chevaux », mais bien éloigné de ce qu’il fut hier et du petit coup sur les doigts qui l’accompagna. Nous montons à cheval à une heure et demie, Jacqueminot*, elle et moi ; nous allons au Lusthaus. Ce rôle me met à mon aise, Jacqueminot parle justement autant qu’il en faut pour me permettre de sentir et me donner occasion de parler. Le hasard nous jette dans l’histoire du mariage de Jacqueminot. Il offrait à son père d’être dix ans sans voir sa maîtresse, sans lui écrire, et employé où voudrait son père ; ce que celui-ci a eu la gaucherie de refuser. Mais, au milieu de tout cela, deux ou trois traits qui prouvent de plus en plus l’absence totale de caractère dans Z.

Cela a conduit la princesse à nous faire l’histoire de son mariage. « J’avais de l’aversion pour les jeunes gens, de manière que quand on me dit : “C’est un homme d’un certain âge”, je n’en fus pas effrayée… C’était sur ce principe (que les mariages d’inclination sont malheureux) que je n’avais pas voulu épouser quelqu’un que j’aimais. »