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Page:Stendhal - Journal, t3, 1932, éd. Debraye et Royer.djvu/79

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1810 — 20 mars.
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paris

paru dans cette réunion malheureuse, y eût plutôt fait naître l’envie que la joie[1].

Dans l’état des choses, un médecin moral eût, je crois, conseillé une partie de boston ou de loto, ou une lecture, un conte de Marmontel (les esprits, et surtout les âmes, ne sont pas dignes de mieux), peut-être ses Mémoires, peut-être, mais c’est un grand peut-être, quelques passages (for the pudor [sic] inoffensives)* des Confessions de Jean-Jacques, peut-être quelque comédie : l’Esprit follet, les Amours anciennes et modernes de Collé*.


On trouverait, je parie, ces six pages méchantes ; en ce cas, je suis méchant, c’est le son de mon âme. La princesse de Palfy a bien moins de beauté, de jeunesse et d’esprit, mais crée chez moi et, je crois, sent plus de bonheur que ces demoiselles. Pour moi, j’ai été très heureux ce matin et jusqu’aux larmes perusing an extract of the English brothers, a new english novel in the Bibliotek Britannic, n° of februar 1810*.

J’ai éprouvé pour la vingtième fois que les changements d’état qui suivent un grand acte civil, exprimés même dans des récits officiels, que je méprise, mi fanno rabbrividire* (un frisson soudain, une secousse de tremblement dans tout le corps). J’ai senti cette impression singulière en lisant le

  1. Bonne idée. 1813.