Page:Stendhal - La Chartreuse de Parme, I, 1927, éd. Martineau.djvu/89

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ments de désespoir que venait de lui donner cette prison si injuste. Il marcha jusqu’à la nuit très-avancée, et comme il commençait à avoir quelque bon sens, il alla prendre son logement dans une maison de paysan fort éloignée de la route. Ce paysan pleurait et prétendait qu’on lui avait tout pris ; Fabrice lui donna un écu, et il trouva de l’avoine. Mon cheval n’est pas beau, se dit Fabrice mais n’importe, Il pourrait bien se trouver du goût de quelque adjudant, et il alla coucher à l’écurie à ses côtés. Une heure avant le jour, le lendemain, Fabrice était sur la route, et, à force de caresses, il était parvenu à faire prendre le trot à son cheval. Sur les cinq heures, il entendit la canonnade : c’étaient les préliminaires de Waterloo.