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Page:Stendhal - La Chartreuse de Parme, I, 1927, éd. Martineau.djvu/9

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romans dont l’un, Lucien Leuwen, demeure fort avancé. Mais successivement il se dégoûte de chacun de ses sujets. Il n’achève rien de ce qu’il entreprend l’entrain nécessaire pour persévérer lui fait cruellement défaut. Aussi, quand en 1836 il obtient un congé, quelle hâte n’a-t-il pas d’emballer tous ses manuscrits avant que de quitter ses fonctions administratives.

Il est dans l’ivresse de retrouver Paris. Il va du reste pouvoir, grâce aux bons offices du Comte Molé, alors ministre, et jusqu’à la chute de son projecteur, prolonger son séjour en France un peu plus de trois années pleines. Il reprend ses chères habitudes : dîne au Café Anglais, va au théâtre applaudir Rachel, fréquente des salons amis, voyage quelque peu. Il écrit surtout, il écrit sans cesse. Les charmants Mémoires d’un Touriste, sorte de travail de librairie comme il en entreprit plusieurs autrefois, verront bientôt le jour. Les Revues publient coup sur coup l’Histoire de Vittoria Accoramboni, les Cenci, la Duchesse de Palliano, l’Abbesse de Castro, bref, ses meilleures nouvelles. En fin, en quelques semaines, il met sur pied un de ces chefs-d’œuvre qu’il était réellement de son vrai métier d’écrire : la Chartreuse de Parme.

Beyle depuis plusieurs années songeait à ce grand roman sur l’Italie moderne.