ils débouchaient du bois dans la plaine à gauche de la route. L’un d’eux était à cheval.
— Voilà ton affaire, dit-elle à Fabrice. Holà, ho cria-t-elle à celui qui était à cheval, viens donc ici boire le verre d’eau-de-vie ; les soldats s’approchèrent.
— Où est le 6e léger ? cria-t-elle.
— Là-bas, à cinq minutes d’ici, en avant de ce canal qui est le long des saules ; même que le colonel Macon vient d’être tué.
— Veux-tu cinq francs de ton cheval, toi ?
— Cinq francs ! tu ne plaisantes pas mal, petite mère, un cheval d’officier que je vais vendre cinq napoléons avant un quart d’heure.
— Donne-m’en un de tes napoléons, dit la vivandière à Fabrice. Puis s’approchant du soldat à cheval : Descends vitement, lui dit-elle, voilà ton napoléon.
Le soldat descendit, Fabrice sauta en selle gaiement, la vivandière détachait le petit porte-manteau qui était sur la rosse.
— Aidez-moi donc, vous autres ! dit-elle aux soldats, c’est comme ça que vous laissez travailler une dame !
Mais à peine le cheval de prise sentit le porte-manteau, qu’il se mit à se cabrer, et Fabrice, qui montait fort bien, eut