Page:Stendhal - La Chartreuse de Parme, II, 1927, éd. Martineau.djvu/67

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pour remettre vous-même à don Cesare mon anneau pastoral que voici ?

La jeune fille avait pris l’anneau, mais ne savait où le placer pour ne pas courir la chance de le perdre.

— Mettez-le au pouce, dit l’archevêque ; et il le plaça lui-même. Puis-je compter que vous remettrez cet anneau ?

— Oui, monseigneur.

— Voulez-vous me promettre le secret sur ce que je vais ajouter, même dans le cas où vous ne trouveriez pas convenable d’accéder à ma demande ?

— Mais oui, Monseigneur, répondit la jeune fille toute tremblante en voyant l’air sombre et sérieux que le vieillard avait pris tout à coup…

— Notre respectable archevêque, ajouta-t-elle, ne peut que me donner des ordres dignes de lui et de moi.

— Dites à don Cesare que je lui recommande mon fils adoptif : je sais que les sbires qui l’ont enlevé ne lui ont pas donné le temps de prendre son bréviaire, je prie don Cesare de lui faire tenir le sien, et si monsieur votre oncle veut envoyer demain à l’archevêché, je me charge de remplacer le livre par lui donné à Fabrice. Je prie don Cesare de faire tenir également l’anneau que porte cette jolie main, à M. del Dongo. L’archevêque