avouer et fut conduit à la frontière. Le prince resta convaincu que le rival du comte M*** avait une forêt de cheveux rouges.
Trois jours après la promenade, comme Fabrice, qui se cachait à Bologne, organisait avec le fidèle Ludovic les moyens de trouver le comte M***, il apprit que lui aussi se cachait dans un village de la montagne sur la route de Florence. Le comte n’avait que trois de ses Buli avec lui ; le lendemain, au moment où il rentrait de la promenade, il fut enlevé par huit hommes masqués qui se donnèrent à lui pour des sbires de Parme. On le conduisit, après lui avoir bandé les yeux, dans une auberge deux lieues plus avant dans la montagne, où il trouva tous les égards possibles et un souper fort abondant. On lui servit les meilleurs vins d’Italie et d’Espagne.
— Suis-je donc prisonnier d’État ? dit le comte.
— Pas le moins du monde ! lui répondit fort poliment Ludovic masqué. Vous avez offensé un simple particulier, en vous chargeant de le faire promener en chaise à porteurs ; demain matin, il veut se battre en duel avec vous. Si vous le tuez, vous trouverez deux bons chevaux, de l’argent et des relais préparés sur la route de Gênes.
— Quel est le nom du fier-à-bras ? dit le comte irrité.
— Il se nomme Bombace. Vous aurez le choix