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Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/181

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maître d’école indigné, je ne marche jamais la nuit sans le sabre et le pistolet que monsieur le curé m’a donnés.

La duchesse entendit la fin de ce dialogue et elle était sur le point de s’évanouir de nouveau, de colère, quand Hautemare, fort en colère lui-même, parut enfin dans la chambre à coucher.

— Madame, avec tout le respect que je vous dois, je tiens à vous redemander ma nièce Lamiel ; il n’est pas convenable qu’elle couche sous le même toit que monsieur votre fils, qui se ferait un jeu de déshonorer une famille respectable.

— Comment ! monsieur le bedeau, la première parole que vous m’adressez après avoir mis sens dessus dessous tout le château, à une heure indue, ce n’est pas une excuse ? Vous arrivez ici au milieu de la nuit comme si vous entriez dans la place du village !

— Madame la duchesse de Miossens, reprit le chantre d’un air fort peu respectueux, je vous demande excuse et je vous prie de me remettre à l’instant ma nièce Lamiel. Mme Hautemare ne veut pas qu’elle voie monsieur votre fils.

— Qu’est-ce que vous dites de mon fils ? s’écria la duchesse éperdue.