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Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/204

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de toute inquiétude personnelle, que la duchesse passa les premiers jours du désespoir causé par l’incroyable résultat de la révolution de Juillet. Quand elle sut que le roi était exilé en Angleterre, elle partit pour Portsmouth avec son fils. En revenant (de la compagnie au bâtiment), le docteur acheta des rubans tricolores, qu’il mit à sa boutonnière, et partit pour Paris. Il exagéra à ses amis de la congrégation les périls qu’il avait courus à Carville, et moins de huit jours après, un ordre de M. César Sansfin parut dans le Moniteur ; il était nommé à une sous-préfecture dans la Vendée. Son but était seulement de marquer son adhésion au nouveau gouvernement. La congrégation le chargea de lettres de recommandation ; mais son métier de médecin lui valait sept à huit mille francs à Carville, et Sansfin avait horreur de paraître en uniforme, avec l’épée au côté.

— À Carville, se disait-il, on est accoutumé à ma bosse, aux défauts de ma taille.

Huit jours après sa nomination, le docteur tomba malade et il vint en congé à Carville.

Lamiel était restée chez sa tante ; trois jours après le départ de la duchesse, elle vit arriver quatre paquets énormes remplissant presque la