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Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/208

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CHAPITRE XIV

LES LECTURES DE LAMIEL


Ce trait de prétendue modestie lui valut les applaudissements unanimes de tout le village. Ce bonnet de coton si laid, sur cette tête qu’on avait vue parée de si jolis chapeaux, soulageait l’envie. Tout le monde sourit à Lamiel quand elle sortit dans le village, portant des sabots et une jupe de simple paysanne. Son oncle, ne la voyant pas revenir du bout de la place, courut après elle.

— Où vas-tu ? lui cria-t-il d’un air alarmé.

— Je vais courir, lui dit-elle en riant ; j’étais en prison dans ce château.

Et en effet, elle prit sa course vers la campagne.

— Attends-moi seulement une heure, dès que ma classe sera finie, je t’accompagnerai.

— Ah ! pardi !… s’écria Lamiel, — c’était un de ces mots vulgaires qu’il lui était surtout défendu de prononcer au château ; — ah ! pardi, je me