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Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/226

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CHAPITRE XVI

LE MAÎTRE DE DUVAL


Comme elle s’en revenait pensive et moqueuse, elle aperçut un joli jeune homme fort bien mis qui s’avançait de son côté sur la grande route. Ce jeune homme, qui paraissait avoir la vue courte, arrêtait presque son cheval pour pouvoir regarder Lamiel plus à l’aise avec son lorgnon. Quand il ne fut plus qu’à trente pas, il fit un mouvement de joie, appela son domestique, lui remit son cheval, et ce domestique s’éloigna au grand trot.

Le jeune Fédor de Miossens, car c’était lui, arrangea ses cheveux et s’avança vers Lamiel d’un air d’assurance.

— Décidément, c’est à moi qu’il en veut, se dit celle-ci.

Quand il fut tout près d’elle :

— Il est timide au fond et veut se donner l’air hardi.

Cette remarque, qui sauta aux yeux de notre