elle se fit lire par lui et expliquer la comédie que l’on jouait le soir au spectacle.
Elle vit Mlle Volnys qui donnait une représentation à Rouen et allait au Havre.
— Voilà la femme qui me mettra à même de porter vos beaux chapeaux sans avoir l’air de les avoir volés. Partons pour le Havre et j’étudierai à loisir Mlle Volnys.
— Mais ma mère a menacé d’y venir de son côté et si elle nous voit, grand Dieu ?
— Alors courons, alors partons à l’instant, et l’on partit.
L’astuce de Lamiel faisait des pas de géant ; arrivant au Havre, elle eut l’esprit de trouver des inconvénients à tous les appartements que les premiers garçons des hôtels venaient proposer à la portière du coupé, jusqu’à ce que :
« Mlle Volnys, première actrice du Gymnase, vient de descendre chez nous. »
Pendant huit jours Lamiel, placée à la première loge sur le théâtre, ne perdit pas un mouvement de Mlle Volnys, elle passait des heures à sa porte entr’ouverte sur l’escalier de l’hôtel de l’Amirauté pour voir comment Mlle Volnys descendait l’escalier.