Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/286

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elle est tout à fait bête, mon ivresse d’hier l’a choquée. Donc bonhomie et gaîté ; la Le Grand me fera un sermon, mais je saurai quelque chose sur la Lamiel.

Le comte, dont les idées s’éclaircissaient peu à peu, descendit avec sa magnifique robe de chambre.

— Ma chère madame Le Grand, ma bonne amie, il s’agirait de me faire du thé un peu vite et de me raconter un peu ce que j’ai pu faire et dire hier soir en rentrant. Ah ! Mademoiselle Lamiel ! dit-il en faisant mine de l’apercevoir et la saluant avec un profond respect, je donnerais deux billets de mille pour que, hier soir, vous fussiez montée chez vous avant onze heures. Nous nous sommes mis à table à huit heures, je me souviens que j’ai entendu sonner dix heures aux pendules, mais après, mon âme est un désert, je n’y vois rien.

— Mon Dieu, monsieur le comte, je suis au désespoir de devoir vous adresser des choses désagréables. Aucun des domestiques ne veut plus vous remonter chez vous ; vous les avez choqués et je ne puis pas renvoyer des sujets passables parce qu’ils ne veulent pas se prêter à un genre