Page:Stendhal - Lamiel, éd. Stryienski, 1889.djvu/326

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— Mais, monsieur, qu’y a-t-il pour votre service ?

Enfin, il vit Lamiel et comment vêtue ! Il rougit jusqu’au blanc des yeux et le laquais lui répétait pour la troisième fois que madame désirait lui parler, le pauvre abbé hésitait encore à s’asseoir. Une voiture, qui passa au grand trot entre la voiture de Lamiel et le trottoir, fut sur le point de l’écraser.

Le laquais le prit sous le bras et le poussa à côté de Lamiel, qui lui disait :

— Mais montez donc. Avez-vous honte d’aller à côté de moi à cause de votre état, hé bien ! allons dans un quartier désert. Au Luxembourg, cria-t-elle au cocher. Que je suis heureuse de vous revoir ! disait-elle à l’abbé.

Le pauvre abbé savait qu’il avait bien des reproches à adresser à Lamiel, mais il était enivré du léger parfum répandu dans ses vêtements. Il ne se connaissait pas en élégance, mais comme tous les cœurs nés pour les arts, il en avait l’instinct et ne pouvait se lasser de regarder la mise si simple, en apparence, de Lamiel.

Et quel charme dans les manières de cette jeune paysanne ! quels regards doux et divins !