CHAPITRE 6
l’époque de la fête d’inauguration de
la tour, le curé d’un petit village
assez voisin du château de Miossens
vint à mourir, et, à la recommandation
de la duchesse, l’archevêque de Rouen
donna cette petite cure à M. l’abbé Clément,
neveu de Madame Anselme, gouvernante
du château, et toute-puissante avant
l’arrivée de Lamiel. Ce jeune prêtre,
fort pâle, fort pieux, fort instruit, était
grand, mince et plus qu’à demi poitrinaire,
mais il avait un cruel défaut pour
son état, et il sentait bien que, malgré lui
et à son corps défendant, il avait beaucoup
d’esprit ; bientôt, malgré la bassesse
de son origine et en vertu de son esprit
qui, entre deux partis, lui faisait toujours
choisir le meilleur, il devint le personnage
essentiel du salon de Mme de Miossens.
D’abord, on lui avait fait entendre sans
trop de façon que, lorsqu’on l’avait fait
curé à vingt-quatre ans d’une cure valant
au moins cent cinquante francs, l’on avait
compté sur une assiduité sans bornes. La