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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/297

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CHAPITRE 13


Parmi toutes ses joyeuses compagnes de plaisir, Lamiel distingua Gaillot, une jeune actrice des Variétés, de tant d’esprit, d’un esprit si impie !

Dans un pique-nique à Meudon, elle s’enfonça dans les bois avec elle, et, à la suite d’une longue conversation où Lamiel fut fort sérieuse, Gaillot lui apprit non pas à avoir de l’esprit, mais à tirer encore un meilleur parti des idées agréables et neuves qui lui venaient à l’esprit d’une façon si imprévue, même pour elle.

— Quelquefois, vous êtes inintelligible, lui dit Gaillot, expliquez davantage et en plus de mots ce que vous voulez dire, et que ces mots ne soient pas du patois normand. Il peut être plus énergique que notre français de Paris, mais personne n’y comprend rien.

Lamiel se confondait en remerciements sincèrement admiratifs. Gaillot était une de ses passions.

— Vous vaudrez cent fois mieux que moi, répondait Gaillot aux compliments sin-