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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/305

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— C’est Larduel.

— Quel est le consolateur que je devrais choisir pour faire le plus de peine possible au comte, dont la fatuité est exécrable ce soir ?

— C’est le marquis de la Vernaye.

— Quoi, cet homme si froid ?

— Parlez-lui un instant, vous verrez s’il est froid pour vous, il vous adore ; là, vraiment, c’est du grand amour sérieux, pathétique, ennuyeux.

— Vous vous êtes bien ennuyé, ce soir, dit Lamiel en souriant et se rapprochant de la Vernaye.

Au premier abord, il avait quelque chose de froid et de contenu qui rappela à Lamiel l’ennui que lui donnait le duc de Miossens. Il lui adressait des compliments si jolis et si composés qu’elle regarda où était Larduel ; il se trouvait à plus de cent pas d’elle, engagé dans une conversation avec Mlle Duverny, de l’Opéra, qui avait voulu monter à âne pour descendre au bateau.

— Voilà qui est heureux pour vous, dit-elle à la Vernaye.

— Qu’est-ce qui est heureux pour moi ?

— Que je ne sois pas dans la disposition de me moquer de vos compliments en traits de Mme de Sévigné. Soyez donc bon