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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/335

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LAMIEL[1]

Le jeune descendant de la longue race de notaires dont le récit précède remarqua à la visite de l’année suivante que le grand vic[aire] Du Saillard, dont les gourmands, qui venaient dîner chez la duchesse de Miossens, admiraient la profondeur digne de Tacite, était devenu profondément jaloux de Sansfin. Bien entendu qu’il faut entendre ce mot dans le sens le plus honnête et tel qu’il peut convenir à la personne la plus vertueuse…

Mme de Miossens, malgré ses trente ans passés, avait trop d’orgueil pour n’être pas d’une irréprochable vertu. Mais à l’exception des généalogies dispersées par les familles de la France et d’Espagne dont elle possédait une connaissance approfondie non moins que détaillée et de force à faire honte aux prétendus savants les plus sérieux de l’Académie des Inscriptions, elle ne savait rien au monde.

  1. Fragment entièrement de la main de Stendhal, et daté de Civita-Vecchia, le 9 mars 1841. N. D. L. É.