Aller au contenu

Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire les honneurs du café et des liqueurs à ses amis et voisins, suivant la coutume de la province et surtout de la Basse-Normandie, les amis et les voisins se mirent bien vite à médire de la personne absente. Le chevalier de Sainte-Foy trouvant la duchesse impossible à définir :

— Quant à moi, s’écria Sansfin, je ne trouve rien de si facile pour définir Mme la Duchesse. Pour peindre ce caractère il suffit de dire ce que j’ai jugé à propos de faire pour me faire bien venir de cette noble dame aussi supérieure par son esprit qu’elle l’est par sa naissance et par sa fortune, j’ai tout bonnement admis dans toutes les occasions comme une vérité démontrée et au-dessus de toute discussion que le fils d’un riche agriculteur, qu’un médecin homme de mérite, moi enfin, Messieurs, peut compter comme est un être d’une nature [autre] qu’un manant ou un Phœbus d’Albret, duc de Miossens.

Une fois que Mme la Duchesse a été bien convaincue de ma croyance ferme et inébranlable à cette grande vérité, elle a été pour moi la plus naturelle, la plus polie, et j’oserai presque dire la plus simple des femmes.

— Elle, la plus simple des femmes, la plus naturelle, la plus polie, docteur, s’écria le chevalier de Sainte-Foy. Dites