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Page:Stendhal - Lamiel, 1928, éd. Martineau.djvu/65

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En décembre 1818, à l’époque où M. l’abbé Le Cloud et moi riions de la gravité du bonhomme Hautemare et de la terreur que lui inspirait le curé Du Saillard, mon oncle d’Amérique s’avisa de mourir et de me laisser une petite fortune à la Havane et un fort grand procès.

— Voilà un état, me dit cet aimable abbé Le Cloud : vous allez être solliciteur et planteur. Et il me fit tenir à la Havane une lettre de recommandation d’un curé pour l’évêque de la Havane.

Je gagnai mon procès en 1824, et je menai la vie céleste d’un riche planteur. Au bout de cinq ans, l’envie d’être riche à Paris me prit, la curiosité me porta à savoir des nouvelles de Carville, de la marquise maintenant duchesse depuis longtemps, de son fils, des Hautemare. Toutes ces aventures, car il y en a eu, tournent autour de la petite Lamiel, adoptée par les Hautemare, et j’ai pris la fantaisie de les écrire afin de devenir homme de lettres.

Ainsi, ô lecteur bénévole, adieu, vous n’entendrez plus parler de moi !