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le rouge et le noir

Je me garderai de raconter les transports de Julien à la Malmaison. Il pleura. Quoi ! malgré les vilains murs blancs construits cette année, et qui coupent ce parc en morceaux ? — Oui, monsieur : pour Julien, comme pour la postérité, il n’y avait rien entre Arcole, Sainte-Hélène et la Malmaison.

Le soir, Julien hésita beaucoup avant d’entrer au spectacle, il avait des idées étranges sur ce lieu de perdition.

Une profonde méfiance l’empêcha d’admirer le Paris vivant, il n’était touché que des monuments laissés par son héros.

Me voici donc dans le centre de l’intrigue et de l’hypocrisie ! Ici règnent les protecteurs de l’abbé de Frilair.

Le soir du troisième jour, la curiosité l’emporta sur le projet de tout voir avant de se présenter à l’abbé Pirard. Cet abbé lui expliqua, d’un ton froid, le genre de vie qui l’attendait chez M. de La Mole.

Si au bout de quelques mois vous n’êtes pas utile, vous rentrerez au séminaire, mais par la bonne porte. Vous allez loger chez le marquis, l’un des plus grands seigneurs de France. Vous porterez l’habit noir, mais comme un homme qui est en deuil, et non pas comme un ecclésiastique. J’exige que, trois fois la semaine, vous suiviez vos études en théologie dans un