une fleur, M. de Luz vous l’a prise, et vous la lui avez laissée. J’étais à deux pas.
— M. de Luz ? c’est impossible, reprit Mathilde, avec la hauteur qui lui était si naturelle : je n’ai point ces façons.
— J’en suis sûr, répliqua vivement Julien.
— Eh bien ! il est vrai, mon ami, dit Mathilde en baissant les yeux tristement. Elle savait positivement que depuis bien des mois elle n’avait pas permis une telle action à M. de Luz.
Julien la regarda avec une tendresse inexprimable : Non, se dit-il, elle ne m’aime pas moins.
Elle lui reprocha le soir, en riant, son goût pour madame de Fervaques : un bourgeois aimer une parvenue ! Les cœurs de cette espèce sont peut-être les seuls que mon Julien ne puisse rendre fous. Elle avait fait de vous un vrai dandy, disait-elle en jouant avec ses cheveux.
Dans le temps qu’il se croyait méprisé de Mathilde, Julien était devenu l’un des hommes les mieux mis de Paris. Mais encore avait-il un avantage sur les gens de cette espèce ; une fois sa toilette arrangée, il n’y songeait plus.
Une chose piquait Mathilde, Julien continuait à copier les lettres russes, et à les envoyer à la maréchale.