CHAPITRE XXXV
un orage
on
âme était absorbée ; il ne répondait
qu’à demi à la vive tendresse qu’elle
lui témoignait. Il restait silencieux
et sombre. Jamais il n’avait paru si grand,
si adorable aux yeux de Mathilde. Elle
redoutait quelque subtilité de son orgueil
qui viendrait déranger toute la position.
Presque tous les matins, elle voyait l’abbé Pirard arriver à l’hôtel. Par lui Julien ne pouvait-il pas avoir pénétré quelque chose des intentions de son père ? Le marquis lui-même, dans un moment de caprice, ne pouvait-il pas lui avoir écrit ? Après un aussi grand bonheur, comment expliquer l’air sévère de Julien ? Elle n’osa l’interroger.
Elle n’osa ! elle, Mathilde ! Il y eut dès ce moment dans son sentiment pour Julien, du vague, de l’imprévu, presque de la terreur. Cette âme sèche sentit de la passion tout ce qui en est possible dans un être