Page:Stendhal - Lucien Leuwen, I, 1929, éd. Martineau.djvu/42

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Ce dernier titre « pour rappeler le Rouge et le Noir et fournir une phrase aux journalistes. Rouge, le républicain Lucien. Blanc, la jeune royaliste de Chasteller ». Et du coup toute équivoque cesse quant à la signification que l’auteur en 1830 avait entendu donner au Rouge et Noir.

Stendhal auparavant avait assez longtemps songé à l’Orange de Malte. Cette alliance de mois lui plaisait « uniquement à cause de la beauté du son (pour la phonie, dirait M. Ballanche) ». Mais inopinément, tandis qu’il en écrivait la seconde partie, il découvrit soudain un rapport entre son propre roman « et l’Orange de Malte de Fabre d’Églantine (dont on parlait aux déjeuners du comte Daru vers 1810) : un évêque donnait le conseil à sa nièce de devenir la maîtresse du roi ; — M. Leuwen va se disputer avec son fils pour le forcer à entretenir une fille. Scène comique du roman ».

Toutefois Beyle craignait que ce titre ne fût bourgeois. Il y renonça et proposa : le Télégraphe. L’invention récente de Claude Chappe joue en effet son petit rôle dans ce roman ou Beyle entend peindre la vie politique de son temps. Ce ne fut qu’une velléité.

De même pour les Bois de Prémol. Leurs ombrages, à trois lieues de Nancy, devaient abriter la retraite de la duchesse de Saint-Mégrin, pleurant un vertueux amant, quand