Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/151

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ab hoc et ab hac. D’abord, ce pauvre milord dit toujours ce qu’il a à dire en deux mots, et puis il dit des choses si vraies qu’on ne les oublie plus. Enfin, il n’est pas Anglais en un point : s’il trouve que vous montez bien à cheval, il vous fera monter les siens, et même le fameux Soliman, c’est apparemment celui que vous admirez.

— Diable ! dit Lucien ; ceci change la thèse : je vais faire la cour à ce pauvre mari trompé.

— Venez dîner après-demain, je vais l’engager ; il ne me refuse jamais, et il refuse presque toujours madame de Puylaurens.

— Ma foi, la raison n’est pas difficile à deviner !

— Eh bien ! je ne sais quel insipide flatteur répétait cela, un beau jour, devant lui et devant moi ; je cherchais une réponse à un compliment aussi fort, quand il me tira d’embarras en disant simplement : madame de Puylaurens a trop d’esprit. Il fallait voir la mine de d’Antin, qui était entre le milord et moi ; malgré son esprit, il devint rouge comme un coq.

Madame de Puylaurens et d’Antin font profession de se tout dire ; je voudrais bien savoir s’il aura conté ce