Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/388

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Madame Grandet se voyait à peu près la plus jolie femme de Paris, ou du moins on ne pouvait citer les six plus jolies femmes sans la mettre du nombre. Ce qui brillait surtout en elle, c’était une taille élancée, souple, charmante. Elle avait les plus beaux cheveux blonds du monde et beaucoup de grâce à cheval, où elle ne manquait pas de courage. C’était une beauté élancée et blonde comme les jeunes Vénitiennes de Paul Véronèse. Les traits étaient jolis, mais pas très distingués. Pour son cœur, il était à peu près l’opposé de ce que l’on se figure comme étant le cœur italien. Le sien était parfaitement étranger à tout ce que l’on appelle émotions tendres et enthousiasme, et cependant elle passait sa vie à jouer ces sentiments. Lucien l’avait trouvée dix fois s’apitoyant sur les infortunes de quelque prêtre prêchant l’évangile à la Chine, ou sur la misère de quelque famille appartenant dans sa province à tout ce qu’il y a de mieux. Mais dans le secret du cœur de madame Grandet rien ne lui semblait bas, ridicule, bourgeois en un mot, comme d’être attendrie. Elle voyait en cela la marque la plus sûre d’une âme faible. .

    apprend de mesdames de Thémines et Toniel suffit pour faire faire à madame de Thémines la m… sans qu’elle s’en doute. 4 décembre 34.]