Page:Stendhal - Lucien Leuwen, II, 1929, éd. Martineau.djvu/80

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l’entrée du bois. Madame de Chasteller lui dit :

— Donnez-moi le bras, monsieur Leuwen.

Leuwen serra le bras qu’on lui offrait, et le mouvement fut presque rendu.

Les cors bohèmes étaient délicieux à entendre dans le lointain. Il s’établit un profond silence.

Par bonheur, lorsqu’on arriva aux voitures, il se trouva qu’une des demoiselles de Serpierre avait oublié son mouchoir dans le jardin du Chasseur vert ; on proposa d’y envoyer un domestique, ensuite d’y retourner en voiture.

Leuwen, revenant de bien loin à la conversation, fit observer à madame de Serpierre que la soirée était superbe, qu’un vent chaud et à peine sensible empêchait le serein, que mesdemoiselles de Serpierre avaient moins couru que l’avant-veille, que les voitures pouvaient suivre, etc., etc. Enfin, par une foule de bonnes raisons, il concluait que si ces dames ne se trouvaient pas fatiguées, il serait peut-être plus agréable de retourner à pied. Madame de Serpierre renvoya la décision à madame de Chasteller.

— À la bonne heure, dit-elle, mais à condition que les voitures ne suivront pas ; ce bruit de roues qui s’arrêtent