Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/195

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le plus redouté de Paris, j’aurais été comme vous, jamais je ne me relèverais de la profonde disgrâce où nous a jetés notre républicanisme de l’École polytechnique… Mais dites-moi, croyez-vous qu’un gouvernement républicain fût aussi absurde que celui-ci ?

— Il serait moins absurde, mais plus violent ; ce serait souvent un loup enragé. En voulez-vous la preuve ? Elle n’est pas loin de vous. Quelles mesures prendriez-vous dans les deux départements de MM. de Riquebourg et de Séranville, si demain vous étiez un ministre de l’Intérieur tout puissant ?

— Je nommerais M. Mairobert préfet, je donnerais au général Fari le commandement des deux départements.

— Songez au contrecoup de ces mesures et à l’exaltation que prendraient dans les deux départements Riquebourg et Séranville tous les partisans du bon sens et de la justice. M. Mairobert serait roi de son département ; et si ce département s’avisait d’avoir une opinion sur ce qui se fait à Paris ? Et pour parler de ce que nous connaissons, si ce département s’avisait de jeter un œil raisonnable sur ces quatre cent trente nigauds emphatiques qui grattent du papier dans la rue de Grenelle et parmi lesquels vous et moi