Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/240

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CHAPITRE LVII[1]


En arrivant à Paris, Du Poirier fut jeté dans une profonde admiration par le luxe étonnant. Il lui vint bientôt une envie désordonnée, terrible, de jouir de ce luxe. Il voyait M. Berryer en possession de l’admiration de la noblesse et des grands propriétaires, M. Passy était profond dans les affaires et les chiffres du budgets ; l’immense majorité de la France, celle qui veut un roi soliveau et peu payé ou un président, n’était pas représentée.

« Elle ne le sera pas de longtemps, car elle ne peut pas nommer un député. Me voici ici pour cinq ans… Je veux être l’O’Connell et le Corbett de la France. Je ne ménagerai rien, et je me ferai une place originale et grande. Je ne pourrai me voir arriver un rival que quand tous les officiers de la

  1. Du Poirier.
        Ce chapitre et les deux suivants que je maintiens ici en suivant l’ordre du manuscrit, relatent quelques épisodes que Stendhal voulait introduire dans son roman, mais auxquels il n’a pas eu le temps de donner leur complet développement. N. D. L. E.