Page:Stendhal - Lucien Leuwen, III, 1929, éd. Martineau.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je suis bien embarrassé d’une chose, avait dit le ministre de la Guerre. En choses raisonnables, que trouveriez-vous à faire pour monsieur votre fils ! Le voulez-vous préfet ! Rien de si simple. Le voudriez-vous secrétaire d’ambassade ? Il y a une hiérarchie gênante. Je le ferais second, et dans trois mois premier.

Dans trois mois ?, dit M. Leuwen avec un air naturellement dubitatif et bien loin d’être exagéré.

Malgré cet air le maréchal eût pris ce mot pour une insolence dans tout autre. À M. Leuwen il répondit de l’air de la plus grande bonne foi et d’un embarras réel :

— Voilà une difficulté. Donnez-moi un moyen de la lever.

M. Leuwen, ne trouvant rien à répondre, se rejeta dans la reconnaissance, dans l’amitié la plus réelle, la plus simple, la plus…[1].

Ces deux plus grands trompeurs de Paris étaient sincères. Ce fut la réflexion de madame Leuwen quand M. Leuwen lui répéta le dialogue de son aparté avec le maréchal.

Au second bal, tous les ministres furent obligés de paraître. La pauvre petite

  1. En blanc dans le texte. N. D. L. E.