Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/134

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c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été construites de façon à ce qu’au centre des arcades inférieures corresponde exactement un vide ou un pilastre.

Je suis allé voir la porte Saint-André, également antique et probablement de la même époque. Elle ressemble fort à l’autre, seulement elle est moins haute et plus large. Les colonnes engagées entre les petites arcades sont ioniques. Les quatre passages ne sont pas sur la même ligne comme à la porte d’Arroux ; les deux principaux sont en retraite par rapport aux deux plus petits.

La porte Saint-André a comme celle d’Arroux deux grandes arcades, et sur les côtés deux petites : au sommet on voit six petites arcades ; il n’en manque qu’une. Cette porte est mieux conservée que l’autre. On ne conçoit pas comment des murs aussi minces ont pu résister à tant de siècles et à tant de Barbares.

Il est encore plus singulier que les citoyens d’Autun n’aient pas détruit ces arcs de triomphe pour bâtir leurs maisons. Ils ont achevé de démolir pour ce noble usage le grand amphithéâtre indiqué ci-dessus, et dont les savants les plus respectables, par exemple Montfaucon, ont publié dès dessins imaginaires. Ce singulier et audacieux mensonge, emblème parfaitement