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Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/194

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Vénitien, élève de Florian, qui saurait faire une tasse de café.

Tous ces hôtels de Châlon, où l’on est mal, ont des enseignes immenses.

J’ai vu une jolie colonne antique de granit sur une des places publiques, et la cathédrale gothique de la fin du treizième siècle.

Châlon est une des villes les plus commercantes de la France. Un homme actif fait rendre le quinze pour cent à ses capitaux sans risques.

Je rencontre à Châlon M. D., un des premiers économistes de France, il arrive de Besançon. De la vie je ne me suis arrêté à Besançon que pour faire des affaires.

Je commençais et finissais mes courses en cette ville par aller dans une certaine église, la cathédrale, où se trouve un excellent Saint Sébastien de Fra Bartolomeo. Vis-à-vis est la mort de Saphire, tableau du ferme coloriste Sébastien del Piombo.

Quelquefois Michel-Ange lui fournissait des dessins pour faire pièce aux élèves de Raphaël. Ce grand homme, protégé par son oncle Bramante, intrigant du premier mérite, obtint sur Michel-Ange des avantages piquants pour celui-ci. C’était le vieux Corneille éclipsé par le tendre Racine.