Aller au contenu

Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étages ne permettent au soleil d’arriver jusqu’au pavé. Essayez de suivre la rue Mercière d’un bout à l’autre.

Pour classer par les yeux tous mes souvenirs de Lyon, dès que mes affaires ont été terminées, je suis monté sur la tour de l’église de Fourvières. C’est de ce point que fut dessiné le premier panorama. La vue est admirable. La Saône paresseuse coule, avec lenteur, sur des rochers au pied de la colline ; au delà de la ville, du côté du Dauphiné, on aperçoit le Rhône impétueux qui vient se joindre à la Saône paresseuse à l’extrémité de la presqu’île de Perrache (au pont de la Mulatière), et l’entraîne avec lui. Les places, les rues, les quais, les ponts, sont couverts de petits hommes qui se pressent et paraissent dans une grande activité ; au delà du Rhône, et d’une plaine de huit ou dix lieues, on aperçoit tout près de terre les sommets les plus élevés des montagnes du Dauphiné, et enfin, beaucoup sur la gauche, quand le temps est serein, et surtout après une pluie d’été, on a la vue du vénérable Mont-Blanc, dont le trapèze blanc s’élève bien au-dessus des nuages.