Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/253

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peu à peu à fournir des étoffes de soie à l’étranger. La fausse direction commerciale essayera-t-elle de lutter contre la nécessité ? Non, par paresse elle ne fera rien. Le gouvernement doit se borner à donner de l’occupation aux vieux ouvriers en soie qui manquent d’ouvrage, et à décourager les jeunes gens de seize ans qui à Lyon voudraient se faire ouvriers en soie.

Le journal de Lyon devrait expliquer tous les quinze jours comme quoi, dans tous les coins de l’Europe, on a l’insolence de fabriquer des soieries. Le très beau seul restera à Lyon, et encore à la condition de placer les ouvriers dans les villages environnants, hors de la portée de l’octroi, que l’Europe ne veut plus rembourser.

Quand je sens que l’ennui me gagne à Lyon, je prends un cabriolet et m’en vais à Chaponost voir les montagnes de la Suisse et les arcades romaines. Ces ruines si insignifiantes élèvent l’âme et la consolent.



— Lyon, le 27 mai.

Mon cousin C… m’a mené à la maison commune. J’ai remarqué, sur sept à huit grandes tables, une foule de dessins fort bien exécutés, et représentant des coupes