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Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/260

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sent, quand ils paraissent, qu’après vingt-cinq ans, lorsque ces âmes soupçonneuses sont lasses du despotisme et souvent à cette soif inextinguible du pouvoir, on sacrifie ce sentiment étiolé que par amour-propre, et pour se croire une femme complète, on appelait amour. On croyait aimer un jeune homme courageux, simple, d’un noble caractère ; mais il est lieutenant et, pour avoir la chance de devenir capitaine, il brûle d’aller en Afrique et de planter là sa noble maîtresse.



— Lyon, le 29 mai.

On a établi le musée sur la place des Terreaux, dans le palais de Saint-Pierre : grand bâtiment sans physionomie, et qui pourtant était admirablement situé pour en avoir une : il imite gauchement l’architecture italienne. Notez qu’au dix-septième siècle, à l’époque où il fut élevé, Lyon était rempli de négociants florentins. Jadis ce lieu fut occupé par un monastère de religieuses, lequel fut rebâti pour la première fois par la reine Teudelinde, au quatrième siècle ; ruiné deux ou trois fois depuis, et enfin reconstruit au dix-septième siècle. La façade, fort incorrecte et surtout fort plate, présente deux ordres