Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
MÉMOIRES D’UN TOURISTE

quelques noms propres. J’en demande pardon aux intéressés.

Les talents de M. Kermaingan sont aussi incontestables que sa probité ; on peut en dire autant de M. Vallée, chargé de l’étude du chemin de fer de Paris à Bruxelles, et de M. Polonceau, qui a étudié le chemin de fer de Paris au Havre par les vallées.

On pourrait adjoindre à ces trois ingénieurs trois négociants nommés au scrutin par le commerce de Paris, et un savant du premier ordre, tel que M. Arago. En interrogeant une commission formée de ces sept personnes, on pourrait espérer d’arriver à quelque chose de vrai. Mais que faire, si les réponses de cette commission trop respectable contrarient la mode à laquelle le pouvoir voudrait obéir dans le moment ? Le cardinal de Richelieu ne recommande-t-il pas d’employer dans la monarchie le moins d’hommes vertueux qu’il se pourra ?

(Je ne change rien à ces lignes, écrites avant que le gouvernement s’occupât de cette question.)

Le grand malheur des chemins de fer, c’est qu’ils ne peuvent profiter des lumières que, bon gré mal gré, la liberté de la presse jette sur tous les sujets.

Celui-ci est trop difficile à expliquer.