Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/502

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
461
SAUMUR

zième siècle. On y voit, dit-on, de grandes tapisseries du quinzième siècle que je regrette infiniment de ne pouvoir examiner. Je ne me fais une idée nette des apparences extérieures de la société au moyen âge que depuis que j’ai vu les bas-reliefs de l’hôtel de Bourgderoule, à Rouen.

Notre-Dame-des-Ardilliers est de 1553. Saint-Jean, qui sert d’écurie maintenant, est de la fin du douzième siècle.

Quelques personnes instruites qui se trouvent sur le bateau parlent de deux dolmens (ou tables druidiques) des environs de Saumur. Celui de Bagneux a sept pieds sous la table, cinquante-huit pieds de longueur et vingt-et-un de large, celui de Riou, voisin du premier, est moins considérable ; mais il est au sommet d’un coteau ; on l’appelle la pierre couverte. Le musée de Saumur a une trompette antique de cinq pieds de long.

Je n’ai pu rien voir de tout cela, à mon grand regret ; le bateau m’emportait. Nous avons passé sans difficulté sous une des belles arches du nouveau pont, après quoi nous sont apparus les grands bâtiments de l’école de cavalerie, et à l’instant a commencé une interminable discussion sur la condamnation récente d’un jeune officier. Un homme âgé, qui habite Saumur, nous a dit : « Il peut être coupable de quelques petits