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DE L’ÉDITEUR

thèque de Grenoble est un travail appliqué d’une dizaine de pages où du 9 au 19 floréal an VI (28 avril au 8 mai 1798), le jeune écolier, qui n’avait alors guère plus de quinze ans, résuma très probablement le sujet d’un des cours de l’École centrale, sur la tragédie et la comédie.

Son Journal, un peu plus tard, et les abondants cahiers de notes qu’il intitulait tour à four Pensées diverses ou Filosofia nova, sont en revanche tout remplis de remarques plus personnelles sur la comédie et de jugements plus mûris sur les auteurs comiques. Le tout sans ordre ni méthode, suivant le hasard de ses lectures, des spectacles auxquels il assistait, suivant aussi la pente des réflexions où le menaient ses propres recherches, et les ébauches de pièces qu’il accumulait sans se lasser.

Lorsqu’ayant ensuite à peu près abandonné ses projets de théâtre, Beyle se lança à corps perdu dans la guerilla romantique et qu’après le succès d’estime des pamphlets qu’il avait intitulés Racine et Shakspeare, il forma le projet de les réunir et de les compléter, il dut se rendre compte que parlant de la comédie en France il avait un peu trop glissé sur l’importance de Molière. Il lui consacra tout aussitôt quelques pages qui ne furent imprimées qu’après sa mort, lorsque Romain Colomb, fidèle exécuteur