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PRÉFACE

il a voué à Shakspeare depuis les années de l’École centrale. Il suffit d’ouvrir le Journal et de voir comment il en parle :

« 11 février 1805. — Je passe sans cesse pour ce grand homme du plus tendre amour à la plus vive admiration… C’est pour mon cœur le plus grand poète qui ait existé ; en parlant des autres, il y a toujours un alliage d’estime sur parole ; sur lui j’en sens toujours mille fois plus que je n’en dis. »

« 15 mai 1806. — Je sens que j’aime de plus en plus Shakspeare ; pour moi, c’est le plus grand des poètes ; Molière, le seul à lui comparer. »

Les réflexions détaillées que lui a inspirées le grand poète anglais ont donc ici leur place toute naturelle. Le lecteur n’aura qu’à les compléter par les pages nombreuses que Stendhal consacre encore à Shakspeare dans le Journal, la Filosofia nova, Racine et Shakspeare, etc.

La publication de ces notes sur Shakspeare n’a pas d’histoire. Elles proviennent toutes des manuscrits de Grenoble où elles sont disséminées et elles sont toutes de l’écriture de Beyle. Pour chaque fragment j’ai indiqué la cote précise du manuscrit où je l’ai relevé. Seules quelques lignes sur le rire des jeunes filles de Shakspeare reproduites sur l’exemplaire du Molière de Chantilly ont figuré