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LA COMÉDIE

autres, se donnent mutuellement le plus de plaisir possible.

Pour cela nous avons plusieurs moyens.

1o En faire tous des anges.

2o Les pénétrer les uns pour les autres de l’amitié la plus vraie.

3o Leur donner le bon ton, tel à peu près qu’il a existé en France, dans le salon de Mme  du Deffant, et que Duclos le dépeint.

Les premiers moyens étant impossibles seulement, il ne me semble pas si criminel de chercher à perfectionner le dernier.

L’homme qui peut passer sa soirée avec une maîtresse adorée, avec un ami intime et gai, à composer, en un mot à satisfaire un goût quelconque bien décidé, est un sot de venir dans un salon où rien ne lui paraîtra assez fort pour lui faire plaisir.

Mais l’homme indifférent, et l’homme capable de goût dans ses moments d’indifférence, n’ont rien de mieux à faire, après avoir travaillé le matin (élément nécessaire du bonheur), fut-ce à deviner des énigmes du Mercure, que d’aller passer une soirée dans une société de bon ton, (myself, 17 février 1813).

Helvétius se trompe lourdement sur le bon ton, peut-être parce qu’il n’était pas aimable.