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LES FEMMES SAVANTES

a avec une des amies de la Prude, intrigue qu’il craint que celle-ci ne soupçonne.

Le ridicule propre du poète est de faire des vers détestables ; du savant, de trouver dans l’analyse d’une eau minérale une substance qui ne puisse pas exister dans l’eau et puis d’être détrompés ; mais ces deux ridicules à force d’être communs ne font plus rire.

Philaminte peut admirer de très bonne foi les vers de Trissotin. Ils peuvent lui donner un vrai plaisir. Quel ridicule y a-t-il à cela ? celui d’avoir un mauvais jugement littéraire ? c’est un ridicule bien petit.

Qu’est-ce que le caractère d’Armande ? son premier mobile est-il le désir de plaire à Clitandre ? en ce cas elle prend une mauvaise voie, comme Mme  Necker pour porter son mari au ministère, dans l’exemple donné ci-dessus. Elle est ridicule, mais ce n’est pas en qualité de savante ou de poète, c’est comme coquette.

Passons à l’examen détaillé de la pièce.