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ACTE II


Scène III

BÉLISE (entrant doucement, et écoutant) ; CHRYSALE, ARISTE


On ne rit pas jusqu’à la page 24.


BÉLISE

Ah ! chimères ! ce sont des chimères, dit-on.
Chimères, moi vraiment, chimères est fort bon !
Je me réjouis fort de chimères, mes frères ;
Et je ne savois pas que j’eusse des chimères.


On rit parce qu’on voit que Bélise est bien persuadée de son affaire qui est évidemment fausse aux yeux du spectateur, elle est donc très ridicule. Elle plaisante ses frères au sujet sur lequel elle doit, seule, être plaisantée.

Ridicule bien du sujet. Bélise s’attache aux mots en vraie pédante au lieu de comprendre la chose. Cela pourrait être bien autrement développé. La nature qui, ordinairement, est plus froide que l’art, donne une leçon à Molière.