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5 septembre 1818.

Brescia, le…


Jeunes gens italiens



Quelques-uns vers les trente ans sentent le dégoût d’une extrême galanterie, mais ils se trouvent une paresse invincible. Ils ne manquent pas de génie, mais il les jette dans le malheur. Ils sont dégoûtés de ce qu’ils savent faire, et faute d’avoir le courage de lire vingt volumes ils ne peuvent parvenir à ce qu’ils voudraient être. L’Allemagne et la France vous ennuient avec des génies médiocres surcultivés, ici on est étonné d’une foule de génies bruts qui ignorent les premiers éléments des choses. Ils ne jouissent de leur énergie que dans la force de volonté et au besoin beaucoup de ces Alfieri seraient des Brutus. De là la foule des poètes, de là l’enthousiasme pour les ballets de Vigano que l’on comprend[1].

  1. For me : qui leur rend intelligibles les tragédies de Shakspeare.